Une semaine après la fin du Mondial, le club gay-friendly les Coqs festifs prépare la Coupe Bingham, organisée à Rome en 2024. Un événement pour cette association qui lutte depuis 2006 contre les discriminations dans l’Ovalie et le sport en général.
« Un, deux, trois, quatre, cinq, six ! » La voix du coach résonne au milieu du stade Pershing, situé au cœur du bois de Vincennes, à l’est de Paris. La quarantaine de joueurs et de joueuses du club les Coqs festifs présents sur le terrain s’exercent au plaquage.
L’objectif est de réussir à engager son épaule en s’élançant vers un poteau en mousse. Certains y vont franchement quand d’autres, moins à l’aise, l’effleurent à peine. « Il faut savoir que, les premières années, on n’arrivait pas à réunir 15 joueurs pour monter une équipe. Quand je vois qu’aujourd’hui nous sommes 137 adhérents, je n’en reviens toujours pas ! » s’exclame dans un sourire Alban, président du club.
Il est le premier étonné de l’engouement suscité par les Coqs festifs. Née en 2006, l’association est un « club gay-friendly qui se veut inclusif », explique-t-il. « Au départ, c’était un club qui se voulait un refuge pour les personnes homosexuelles. Certains de nos joueurs ont été victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle », renchérit Pascal, secrétaire général de l’association.
Un club gay-friendly qui bouscule les codes
Depuis quelques années, les Coqs festifs militent en faveur de l’inclusion. « Quand on a franchi nos dix ans, on s’est demandé quel était le message que l’on véhiculait à l’extérieur ? On ne voulait pas rester autocentrés sur notre pré carré. Il y a tellement de gamins ou d’adultes qui sont confrontés à l’homophobie, alors si on peut aider les autres, c’est encore mieux », estime Alban.
Pour ce faire, le club s’est rapproché des instances dirigeantes du rugby français. Il y a sept ans, l’association a signé un partenariat avec la Ligue nationale de rugby (LNR), qui supervise le Top 14. Le 14 octobre, dans le cadre du programme « Rugby is my pride », mis en place par France 2023, le comité d’organisation du mondial de rugby et les Coqs festifs ont organisé une coupe du monde LGBT sur les terrains de Marcoussis, là où s’entraîne l’équipe de France. Cette Pride Rugby Cup s’inscrit dans une volonté de lutter contre les discriminations vis-à-vis des communautés LGBTQIA + pendant la compétition internationale.